Rester assis pendant 7 heures et dormir 6 heures peut doubler le risque de constipation selon cette étude
publié le 22 août 2025
Une récente analyse de données de la population américaine suggère que la combinaison d’une position assise prolongée au quotidien et d’un sommeil insuffisant augmente de manière significative la probabilité de souffrir de constipation. L’étude, menée par Xiong et ses collègues, a été publiée en 2025 dans la revue Frontiers in Nutrition et s’appuie sur les données recueillies par l’enquête nationale américaine sur la santé et la nutrition (NHANES) réalisée entre 2005 et 2010.
Résultats clés
- Facteurs de risque indépendants : selon l'étude, les personnes restant assises au moins 7 heures durant la journée présentaient environ 42 % plus de risques de constipation (OR = 1,424 ; IC à 95 %, 1,114–1,821). À l’inverse, dormir suffisamment longtemps semblait montrer un effet protecteur, les gros dormeurs présentant environ 28 % de risques en moins de constipation (OR = 0,725 ; IC à 95 %, 0,553–0,952).
- Effet combiné : les résultats les plus marquants sont apparus lorsque les deux comportements étaient associés. Les individus dormant moins de 7 heures par nuit et restant assis 7 heures ou plus par jour s'exposaient à presque deux fois plus de risques de constipation que ceux qui étaient plus actifs et mieux reposés (OR = 1,975 ; IC à 95 %, 1,378–2,833).
Ces résultats indiquent que l'augmentation significative du risque de constipation ne dépend pas uniquement d’un seul comportement, mais peut résulter de l’interaction entre un sommeil insuffisant et un mode de vie trop sédentaire.
Notes méthodologiques
Le temps passé assis et la durée du sommeil ont été évalués à partir de données autodéclarées. La constipation a été définie à l’aide de l’échelle de Bristol (évaluation qualitative des selles) et de la fréquence des selles, à partir des questionnaires réalisés dans le cadre du programme NHANES relatif à la santé digestive. L’analyse a porté sur 6 894 adultes, séléctionnés après l'application de critères d’exclusion stricts.
Il est cependant important de souligner que l’étude est transversale, ce qui signifie qu’elle met en évidence des corrélations, mais ne permet pas de démontrer ou expliquer tout lien de cause à effet. Par exemple, il pourrait tout aussi bien être soutenu c'est la constipation elle-même qui modifierait le sommeil et le temps passé assis, plutôt que l’inverse.
Contexte : durée du sommeil et constipation – ce que l’on savait déjà
D’autres recherches ont également mis en évidence un lien entre le sommeil et la santé intestinale.
- En 2022, Shuai Yang et ses collègues ont analysé les données NHANES et montré que les hommes dormant seulement 5 à 6 heures par nuit avaient environ 54 % de risques supplémentaires de constipation (OR = 1,54 ; IC à 95 % : 1,05–2,25), tandis que les femmes dormant 9 heures ou plus présentaient environ 58 % de risques supplémentaires (OR = 1,58 ; IC à 95 % : 1,10–2,29).
- Une autre étude, publiée en 2024, a mis en évidence une relation en forme de U : à la fois le sommeil court (<7 h) et le sommeil long (>9 h) étaient associés à un risque accru de constipation, tandis qu’environ 7 heures par nuit correspondaient au risque le plus faible.
Interprétation et précautions
Pris ensemble, ces travaux suggèrent que la durée du sommeil joue un rôle nuancé : dormir trop peu ou trop longtemps peut être problématique, avec des effets qui diffèrent selon le sexe.
L’apport de l’étude de Xiong et al. est de montrer l’effet synergique : le manque de sommeil combiné à un mode de vie sédentaire accroît fortement le risque de constipation. Du point de vue de la santé publique, le message est clair : viser un sommeil suffisant chaque nuit et réduire le temps passé assis pourrait favoriser un meilleur transit intestinal.
Néanmoins, les experts rappellent certaines limites : les données sont autodéclarées, et des facteurs de mode de vie tels que l’alimentation, l’hydratation ou la prise de médicaments n’ont pas été entièrement pris en compte. Des études longitudinales et interventionnelles seront nécessaires pour clarifier les liens de causalité.
En résumé, la constipation semble influencée non seulement par notre alimentation et notre hydratation, mais aussi par la quantité de mouvement et la qualité du sommeil. Si de futures recherches permettront de préciser ces relations, cette étude renforce l’idée qu’un mode de vie équilibré peut contribuer à préserver la santé digestive.
publié le 22 août 2025
Source : Xiong YJ, Xu HZ, Meng XD, Zhu XY, Lv T, Huang JF. Joint association of daily sitting time and sleep duration with constipation among the US population. Frontiers in Nutrition. 2025 Mar 13;12:1548455. doi: 10.3389/fnut.2025.1548455.
⚠ Il est important de consulter un professionnel de santé si la constipation persiste ou s'accompagne de symptômes sévères tels que du sang dans les selles, une perte de poids inexpliquée ou de fortes douleurs abdominales, afin d'en identifier la cause et de mettre en place un traitement adapté.